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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/76

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tés ont ceſſé avec ſa Sœur ; je la voyois cependant quelquefois, mon ton étoit ſi froid qu’elle devoit s’en appercevoir. La conduite de Mylady Ridge avec ſa Fille cadette a ſi fort outré Lady Harris, qu’elle a totalement ceſſé ſes viſites à Raimbow ; on veut faire épouſer à mon Émilie ce miſérable Spittle, qui a fait de l’or avec le ſang de tant d’infortunés. Les ordres, les menaces, rien n’eſt épargné pour obliger l’innocente à donner ſon aveu. Sa Maîtreſſe de Penſion, femme très-eſtimable, eſt la première à s’oppoſer à cette odieuſe union. Pour prix des ſoins qu’elle a pris de cette jeune Perſonne depuis l’âge de ſix ans, on la traite avec dureté, & on veut lui ôter Émilie. Je fus avant-hier à Raimbow, à l’iſſue du dîner, & j’eus une explication avec Mylady Ridge. — Je ſuis charmée de vous voir, Mylord, me dit-elle, en entrant ; il faut enfin ſavoir quelles ſont vos intentions en venant ici : — D’avoir l’honneur de vous faire ma cour. — Ce n’eſt pas de cela dont il s’agit. Je n’ai ſouffert vos aſſiduités auprès de ma Fille qu’à raiſon des propoſitions que Lady Harris m’a faites de votre part. — Je n’ai pas ceſſé, Mylady, d’avoir le déſir le