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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/81

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de mes Parens, & que ſi l’on me forçoit à épouſer Mylord Stanhope, je me regarderois comme la plus malheureuſe perſonne du monde. — Diſſimulez vos ſentimens, me dit-elle, mon Frère eſt abſent ; je ſuis bien trompée ſi ce n’eſt pas une intrigue cachée qui l’appelle à Londres, le temps amenera peut-être des changemens qui vous ſeront favorables. Je ſuis, ma chère Amie, bien plus à plaindre que vous ; & voyant mon étonnement : — Ne vous êtes-vous pas apperçue de l’indifférence de mes Parens pour l’infortunée Jenny ? Mon plus grand chagrin eſt de l’avoir méritée. J’ai été bien coupable ; mon repentir eſt grand, mais il n’égale pas ma faute. Quand tout le monde ſera couché, je monterai chez vous, & vous apprendrai les raiſons qui m’engagent à me plaindre de la rigueur de mon ſort. Je paſſai la ſoirée à réfléchir à ce que m’avoit dit Jenny, & j’avois beaucoup d’impatience de voir arriver l’heure qui devoit l’amener dans ma chambre. Elle arriva enfin & commença le récit de ſes malheurs en ces termes.