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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/85

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de parler ? D’après ma réponſe, il me préſenta une Lettre. — J’avois ordre de la remettre à vous-même. — Quoique certaine que cette Lettre me donneroit la mort, je ne voulus cependant pas différer à la lire. Je remontai chez moi, & après avoir fermé la porte avec ſoin, je l’ouvris. Elle m’a trop vivement frappée pour l’oublier jamais. La voici mot pour mot.


Lettre de Browne,

à Miſs Jenny Stanhope ;

à Pretty-Lilly.


Qu’allez-vous penſer de moi, ô Miſs, je ſuis un miſérable qui mérite votre mépris. J’ai foulé aux pieds tout ce que le Ciel a formé de plus ſaint, l’amour, l’amitié & la reconnoiſſance. Votre beauté m’a perdu. C’eſt elle qui m’a inſpiré le déſir abominable de vous rendre l’objet d’une vile ſéduction. Épris du plus violent amour, j’oſai tenter toutes ſortes de moyens pour être heureux ; je frémis des ſuites que va avoir le délire de mes ſens. Une Fille charmante en bute à la fureur de ſes Parens, fureur bien légitime, & que la victime même ne