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Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/178

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la terreur en macédoine

En même temps, une balle déformée, encore chaude, tombe de sa ceinture.

Elle s’est aplatie sur un corps métallique. Et Michel ajoute :

« Une demi-douzaine de piastres que j’ai dans ma poche… Ça sert quelquefois d’avoir de l’argent. »

Des hurlements affreux interrompirent ce rapide colloque. Les bandits, enfin maîtres de la maison, se ruent sur la terrasse.

Ils voient l’échelle et s’y engagent comme sur un pont. Ils sont quatre, confiants dans l’apparente solidité des montants.

Arrivés au milieu, un craquement retentit. Le côté entamé par la balle éclate brusquement. L’autre cède à son tour et l’échelle se rompt par le milieu.

Tous quatre s’abîment au milieu de leurs dignes complices.

Et Soliman, qui a le mot pour rire, s’écrie, joyeux, devant ce spectacle inattendu :

« Allons ! ça se tue… ça se tue… nous en verrons la fin. »

Pas encore, hélas ! Ah ! si Marko, le démon de la haine et de la férocité, n’était pas là ! Décimés par la fusillade, abrutis par le vin, fatigués et rassasiés de carnage, ses bandits ne demanderaient pas mieux que de se retirer. Mais il veut sa vengeance complète, épouvantable, et il ne reculera devant aucune extrémité pour l’avoir !

Il rassemble une dernière fois ses hommes, leur promet encore de l’or, et ajoute :

« Cette nuit, à la faveur des ténèbres, nous attaquerons en masse et nous les prendrons comme des rats dans leur trou.