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Page:Boussenard - La Terreur en Macédoine, Tallandier, 1912.djvu/277

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la terreur en macédoine

tube de cuivre embouti que remplit incomplètement le fulminate de mercure. On emploie, pour la mise à feu, la mèche à mine ordinaire. L’extrémité bien avivée est insérée dans la partie vide ménagée au bout du tube. On comprime avec une pince les bords de l’amorce pour bien fixer cette mèche qui brûle à raison d’un centimètre par seconde…

Tout cela expliqué en quelques mots brefs, hachés, qu’interrompt soudain le fracas de la bombe lancée là-bas.

Des cris, des hurlements retentissent. On vocifère chez les Turcs… on vocifère chez les patriotes, sous l’abri voûté…

On craint un nouveau malheur. Non ! un mécompte. L’homme revient en quelques bonds. Le projectile envoyé de derrière la redoute est tombé trop loin. Il a tué des soldats, mais a laissé intacts les matériaux au bord du précipice.

Néanmoins, l’effet moral produit est considérable. Les Turcs ont un moment d’hésitation. Peut-être a-t-on gagné un quart d’heure ?

« Allons ! s’écrie résolument Joannès, il faut en finir.

« Que l’on me prévienne, minute par minute, de ce qui se passe là-bas ! »

Il prend une des trois bombes composant toute la réserve des projectiles, et dévisse l’évent en forme d’écrou par où passe la lanière dont l’homme entoure son poignet. Quand, projetée avec force, la bombe échappe, ce bracelet arrache un frotteur qui enflamme la mèche dont la longueur est réglée pour produire l’explosion à une distance voulue.

L’évent dévissé non sans peine, il retire la mèche