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Page:Bréhier - Les Thèmes actuels de la philosophie, 1951.djvu/19

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résoudront tous les problèmes qui inquiètent l’homme.

À l’aurore du xxe siècle, ces tendances étaient nouvelles ; elles se manifestent avec éclat, en France, dans la doctrine de Bergson, de Maurice Blondel, de Léon Brunschvicg et un peu plus tard, en Allemagne, avec Edmund Husserl, pour ne citer que quelques noms de grands penseurs récemment disparus. Ce serait une véritable ingratitude envers ces maîtres d’oublier que ce sont eux qui ont donné l’impulsion aux doctrines d’aujourd’hui, fût-ce à celles qui affectent de les contredire ou de les ignorer. Sans entrer dans l’exposé de ces doctrines fort connues, je voudrais, dans cette causerie, dégager leurs caractères communs et leur essence. Conçoit-on assez l’espèce de conversion spirituelle qu’exigeaient les trois grands spiritualistes français ? Certes, Bergson surtout mettait au premier plan cette exigence de conversion : sa célèbre distinction de l’intelligence et de l’intuition, comme celle des religions ou sociétés closes et des religions ou sociétés ouvertes, indique avant tout les deux directions que peut prendre, que prend effectivement l’esprit : d’une part l’esprit va vers le classement, la découverte de lois qui permettent des prévisions et, par suite, des applications techniques, des règles sociales exclusives : direction utile