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Page:Bréhier - Les Thèmes actuels de la philosophie, 1951.djvu/91

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grands principes de la logique, le principe du tiers exclu, qui s’énonce ainsi : toute proposition a deux valeurs et deux seulement : elle est ou bien vraie ou bien fausse. Lorsque l’on découvre, dans la physique nucléaire, des phénomènes qui ne peuvent s’énoncer selon cette loi, c’est le principe qui doit céder, et l’on imagine des logiques à trois ou même à plus de trois valeurs.

Qu’il me soit permis de me borner à ces courtes indications qui montrent, dans la crise des principes, une orientation de pensée qui doit devenir familière aux auditeurs de ces causeries, à savoir l’aspiration à des vues d’ensemble, la supériorité de tout sur la partie, de la structure sur l’élément, et l’impossibilité de privilégier un élément quel qu’il soit comme s’il pouvait à lui seul contenir le tout. Croire que les mathématiques doivent être entièrement déterminées d’avance par des principes immuables, cela revient au fond à croire que la destinée de la science est, dès le début, absolument fatale et qu’elle n’admet aucun progrès véritable.