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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome I.djvu/109

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

« Cette Ruth Haygarth, dont il est question dans les lettres de Matthieu, était son unique sœur ; par conséquent, la tante de l’ab intestat.

« Il appert de cela que c’est dans cette famille Judson que nous devons naturellement chercher celui qui a droit à la fortune du John Haygarth, décédé.

« Pénétré de cette conviction, j’ai continué d’interroger mon hôtelier, avec beaucoup de précaution, au sujet de la filiation, etc., de la famille Judson.

« Entre autres questions, je lui ai demandé, en affectant une complète indifférence, s’il avait jamais entendu dire que les Judson s’attendissent à hériter de quelques biens venant de la famille des Haygarth.

« Cette question, indifférente en apparence, a amené un renseignement qui me paraît avoir une très-grande importance.

« Un certain Théodore Judson, avoué en cette ville, prétend être l’héritier légal des Haygarth ; mais, avant qu’il puisse faire valoir sa prétention, il faut qu’il produise la preuve du décès, sans héritiers, d’un Peter Judson, l’aîné des petits-fils qui ont survécu au fils de Ruth Haygarth, un assez mauvais drôle.

« S’il vit encore, il est présumé être quelque part dans l’Inde, où il est allé comme subrécargue d’un navire de commerce, vers l’année 1841.

« Ce personnage a sur la succession un droit qui passe avant celui de Théodore Judson.

« J’en conclus que ledit Théodore, en sa qualité d’avocat, fera probablement les choses secundum artem, et doit être occupé à faire son possible pour se procurer la preuve nécessaire.

« En attendant, il se trouve les mains liées, et l’en-