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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome I.djvu/118

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

paquet de ce genre, avec un supplément de dix shillings ajoutés aux cinq par jour dont nous sommes déjà convenus ?

« Voilà ce que je dis en termes plus familiers au jeune garçon, qui partit après avoir pris l’engagement de m’apporter toute espèce de paquet que Haukehurst pourrait expédier du Cygne Noir.

« La seule crainte était que celui-ci pût vouloir porter le paquet lui-même, et cette éventualité me paraissait très-désagréablement probable.

« La fortune nous a favorisés ; mon réprouvé de neveu s’était trouvé trop malade pour sortir.

« Il avait confié le paquet de Mme Judson à un domestique qui, à son tour, l’avait confié au garçon d’écurie, lequel s’était déchargé de sa responsabilité en faveur de mon petit Mercure, celui-ci ayant amicalement offert à ce fonctionnaire de lui éviter la peine d’aller jusqu’à Lancaster Road.

« À onze heures du matin le paquet était dans mes mains.

« J’ai employé la plus grande partie de la journée à en examiner le contenu ; il se composait de lettres écrites par Matthieu Haygarth, particulièrement remarquables par leur abominable orthographe ; mais je me rappelle que les lettres de mon propre père laissaient passablement à désirer sous ce rapport.

« Je m’aperçus que ces lettres avaient été numérotées avec soin, probablement par la dame à laquelle elles appartenaient et que chercher à en détourner un trop grand nombre pourrait être dangereux.

« En conséquence je me suis hasardé à retenir une seule feuille insignifiante comme modèle de l’écriture et de la signature de Matthieu Haygarth.