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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/118

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

sins de la voiture quand elle roula avec fracas. L’éclat brillant d’une journée d’été, la cime verdoyante des arbres des squares agités par la brise, l’activité et le mouvement des quartiers affairés qu’il traversait se changeaient pour lui en un tourbillon de lumière et de couleur, de bruit et de mouvement. Il en arriva à se demander depuis combien de temps il avait quitté Barrow. Entre la matinée d’été où il avait suivi la route couverte de poussière ayant des champs de blés à sa gauche et la mer à sa droite, et l’après-midi dans laquelle un cab l’emportait à travers des rues bruyantes jusqu’aux squares tranquilles de Bayswater, il lui semblait qu’il y avait un abîme si grand, que son esprit fatigué ne pouvait le mesurer.

Il lutta contre ce sentiment d’abattement et de confusion, et il en triompha.

« Rappelons-nous ce que nous avons à faire, se dit-il, gardons toute notre activité d’esprit jusqu’à ce que tout soit fait. »


CHAPITRE II

LA HAUSSE DES PHÉNICIENS

Pendant que Haukehurst arrangeait son affaire avec le sacristain de l’église de Saint-Mathias-des-Champs, paroisse de Marylebone, George était assis dans le bureau de son frère, écrivant une lettre à cet honorable spéculateur.

Une lettre à écrire était le prétexte le plus naturel