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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/186

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

mille livres sur le dépôt de la police d’assurance et du testament de ma belle-fille.

— Vous donner quatre mille livres ! s’écria Kaye avec un rire placide. Supposez-vous que j’aie une pareille somme libre chez mes banquiers.

— Je suppose que vous pouvez me donner cet argent, si cela vous convient.

— Je pourrais m’arranger pour faire cela pour vous.

— Oui, c’est une vieille comédie archicentenaire et que nous connaissons tous. Vous pouvez me donner l’argent sur l’heure si vous le voulez, Kaye, et si je n’avais pas un aussi impérieux besoin d’argent comptant, je ne serais pas venu vous trouver. La compagnie d’assurance me versera les cinq mille livres dans un mois ou deux. Je puis vous faire mon billet à deux mois de date et déposer la police entre vos mains comme surcroît de garantie. Je pourrais me procurer cet argent ailleurs, chez mes banquiers, par exemple, mais je ne tiens pas à ce qu’ils en sachent aussi long. »

Kaye réfléchit. Il avait assisté Sheldon dans ses opérations financières, et il y avait trouvé son avantage. De l’argent avancé sur de telles garanties était aussi sûr que s’il était prêté sur dépôt de titres de rentes, à moins qu’il n’y eût quelque chose de douteux dans les circonstances qui avaient amené la souscription de la police, ce qui, avec un homme de l’honorabilité de Sheldon, était improbable au dernier degré.

« Quand avez-vous besoin de votre argent ? demanda-t-il enfin.

— Au commencement de la semaine prochaine, vers le vingt-cinq du mois au plus tard.

— Et nous sommes aujourd’hui le 20 ? rude affaire.