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Page:Braddon - L’Héritage de Charlotte, 1875, tome II.djvu/272

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L’HÉRITAGE DE CHARLOTTE

tage de Charlotte : un cœur dont l’innocence et l’affection faisaient de sa maison un paradis, et prêtaient à la vie commune un charme que tout l’or de la Californie aurait été impuissant à répandre sur elle. L’héritage de Charlotte, c’était la nature tendre et sans égoïsme des Haygarth et des Halliday, et ainsi dotée, son mari ne l’aurait pas échangée contre la plus riche héritière dont le mariage a jamais pu être annoncé dans le Journal de la Cour.


CHAPITRE VIII

PERDU DE VUE

Dix-huit mois avaient passé depuis la disparition de Sheldon, du cercle dans lequel il avait été considéré comme un personnage de quelque importance.

Le non-payement des billets à l’aide desquels il avait soutenu son crédit épuisé, ou plutôt la découverte que les compagnies sur lesquelles ils étaient tirés, n’avaient pas plus d’existence que l’ombre la plus impalpable, jeta un grand nombre de personnes dans la consternation et en ruina quelques-unes.

C’est dans les termes les plus durs et les moins mesurés que les spéculateurs de la Cité parlaient de ce Sheldon avec lequel ils avaient rompu le pain et sablé le vin de Moselle dans les tavernes de Greenwich et de Blackwall.

Il y a une opinion qui est généralement admise à la Bourse, c’est que tout homme qui a sombré et qui a disparu derrière le rideau de la scène commerciale,