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Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/202

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LA TRACE

North. Aussi, quand le docteur et sa fille sont descendus de la voiture qui les a transportés de la station avec leurs bagages, miss Smithers voltige timidement autour d’eux, dans l’attente d’un moment favorable.

« Comment vous êtes-vous portée, miss ? À vous voir, je pourrais dire parfaitement, en vérité, car je ne vous ai jamais vu meilleure figure, dit miss Smithers avec plus d’enthousiasme que d’accentuation, tandis qu’elle ôtait le châle des charmantes épaules de miss Tappenden.

— Merci, Smithers, je vais mieux, » répondit la jeune fille avec un air de languissante condescendance.

Miss Jane, avec la prétention de ne jamais vouloir s’occuper d’elle, était toujours à se plaindre et passait son existence à respirer des sels et de l’eau de lavande, et à lire par jour trois volumes d’un cabinet de lecture.

« Et comment, demanda la voix grave du silencieux docteur, comment tout se passe-t-il ici, Smithers ? »

Pendant ce temps ils s’étaient assis à la table à thé, et le savant Tappenden était en train de mettre cinq morceaux de sucre dans sa tasse, tandis que la belle Smithers faisait attendre sa réponse.

« D’une façon tout à fait satisfaisante, assurément, dit cette jeune fille, dont l’embarras devient très-grand, d’une façon tout à fait satisfaisante, monsieur, pour le moins que…