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Page:Braddon - La Trace du serpent, 1864, tome I.djvu/273

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DU SERPENT.

une fleur ou un ruban donné comme gage d’amour, les feuillets d’un livre rapidement parcourus, un roman Arcadien, peut-être, avec Narcisse et Daphné éternellement heureux, et le volume à peine regardé, le gentilhomme mourait ; et personne ne savait comment cela s’était fait, sauf les vers auxquels, peut-être, l’aquatafana pouvait être désagréable de seconde main.

— Des vautours sont morts des effets de cadavres empoisonnés, murmura M. Blurosset.

— Mais dans cet âge dégénéré, continua Raymond, que peuvent faire nos dames parisiennes, quand elles ont un motif pour se venger du traître ? Qu’elles lui donnent étourdiment une demi-pinte de laudanum ou une once d’arsenic, et le poison est découvert une demi-heure après la mort. Je crois que le temps est un cercle, et que nous reculons au lieu d’avancer, malgré notre réputation de progrès. »

Ses horribles paroles, trois fois horribles à cause de leur contraste avec la froideur de ses manières aisées, font frémir Valérie jusqu’au plus profond du cœur ; mais elle ne fait aucun effort pour l’interrompre.

« Maintenant, mon bon Blurosset, dit-il, voici ce que nous vous demandons : une substance qui change un verre de vin en une certitude de mort, mais qui puisse défier les expertises d’une faculté de