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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/127

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LES OISEAUX DE PROIE


LIVRE TROISIÈME

PROSPÉRITÉ



CHAPITRE I

UN BON MARIAGE

Dix années avaient passé légèrement sur la tête de Sheldon ; il était de ces hommes que le temps traite avec indulgence. Ses beaux yeux noirs n’avaient rien perdu de leur vivacité ; ses dents avaient conservé leur blancheur ; son teint, qui avait toujours été pâle, l’était peut-être un peu davantage, et un cercle bistré, qui encadrait ses yeux, en augmentait encore l’éclat. Tout compte fait, le Sheldon d’aujourd’hui était tout aussi bel homme que le Sheldon que nous avons connu il y a dix ans.

Pendant cet espace de temps, le dentiste s’était fait dans sa tenue, son costume, ses allures, un style plus pur, plus élevé. C’était toujours un homme éminemment honorable ; ce n’était pas un patricien ni un dandy, mais vous sentiez néanmoins, en le regardant, qu’il apparte-