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LES OISEAUX DE PROIE

un agréable sujet de conversation pour la circonstance, c’est pourquoi je me tais et me borne à vous faire mes compliments, Philippe. C’est un bon mariage que vous allez faire là, ajouta George en regardant son frère et avec un léger tremblement dans la voix, indiquant que l’eau lui venait à la bouche en pensant à la bonne fortune de celui-ci. C’est une très-heureuse chose qui vous arrive, mon cher, n’est-ce pas la vérité ? ajouta-t-il, en voyant que son frère ne paraissait pas disposé à s’étendre sur ce sujet.

— Vous connaissez assez bien l’état de mes affaires pour savoir que je n’aurais pu épouser une femme pauvre, répondit Philippe.

— Et que depuis longtemps vous éprouviez le besoin d’en épouser une riche, reprit son frère.

— Georgy a quelques centaines de livres, et…

— C’est quelques milliers, Philippe, que vous voulez dire, fit observer avec une souriante vivacité le jeune Sheldon. Voulez-vous que j’en fasse le compte ? »

George était toujours disposé à faire le compte de toutes choses et n’eût pas reculé devant l’addition des étoiles, s’il y eût trouvé quelque profit.

« Laissez-moi en faire le compte, Philippe, dit-il en levant les doigts pour procéder à l’opération : Il y a d’abord le produit de la vente de la ferme de Hiley, douze mille trois cent cinquante livres (12,350 livres), je le tiens de la bouche du pauvre Tom lui-même. Puis, il y a la petite propriété de Sheepfield, disons sept cent cinquante livres. Eh… eh bien, disons sept cents (700 livres) pour laisser une marge, et, maintenant, il y a les assurances : trois mille livres (3,000 livres) à la compagnie l’Alliance ; quinze cents (1,500 livres) au Phénix ; cinq cents (500 livres) à la compagnie de Suffolk. Tout cela,