Aller au contenu

Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196
LES OISEAUX DE PROIE

honorables. Vous pourriez, par exemple, en cas de réussite, me demander quelque chose de plus que trois mille livres.

— Cela est vrai. Comme aussi je pourrais m’entendre avec l’héritier de façon à me débarrasser de vous. Peut-être est-ce ce que vous voulez dire ?

— Non, pas exactement. La première moitié de la chaîne est entre mes mains, et sans elle la seconde ne pourrait servir à rien. Mais pour prévenir tout désagrément, il vaut autant écrire nos intentions.

— Je n’y vois pas la moindre objection, répondit Valentin avec une suprême indifférence. Rédigez le mémorandum qu’il vous plaira et je le signerai. Si vous ne craignez pas le tabac, je serais bien aise de fumer un cigare pendant que vous ferez cet écrit. »

La question était une pure formule de politesse, car le cabinet de George empestait de tabac.

« Fumez tant que vous voudrez, dit l’avocat, et si vous voulez prendre un grog, vous trouverez tout ce qu’il faut dans cette armoire. Faites comme chez vous. »

Haukehurst refusa le grog et se contenta d’allumer un cigare qu’il prit dans sa poche. Il s’assit près l’une des fenêtres et il se mit à fumer. Il regardait dans le jardin en rêvant, pendant que George rédigeait la convention. Il pensait que tout ce qui pourrait l’éloigner de Londres et de Charlotte serait une bonne chose.

Lorsque l’avocat eut fini, il lut à haute voix la convention à celui qui allait la signer. Elle était conçue en ces termes :

CONVENTION :

« Entre George Sheldon, d’une part ;