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Page:Braddon - Les Oiseaux de proie, 1874, tome I.djvu/56

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LES OISEAUX DE PROIE

mais, malgré tout cela, M. George, je ne crois pas qu’il s’entende à la maladie de M. Halliday aussi bien qu’il le faudrait.

— Pensez-vous que Tom soit en danger ?

— Je ne veux pas dire cela, M. George, mais je pense que son état va en empirant au lieu de s’améliorer.

— Hum ! murmura doucement George, si Halliday venait à mourir, Philippe aurait une bonne chance d’épouser une femme riche.

— Ne dites pas cela, M. George ! s’écria d’un ton de reproche la vieille nourrice. N’ayez pas même une pareille pensée quand le pauvre homme peut-être se débat contre la mort. Je suis bien sûre que M. Sheldon n’y pense pas, lui ! Il m’a dit avant l’arrivée de M. et de Mme Halliday que lui et Mlle Georgy avaient depuis longtemps oublié le passé.

— Oh ! si Philippe a dit cela, c’est différent. Philippe dit volontiers ce qu’il pense et pense toujours ce qu’il dit, » répondit George.

Sur quoi il descendit l’escalier, laissant Nancy libre de le suivre avec son plateau. Il marchait dans l’obscurité en riant en lui-même comme si ce qu’il venait de dire n’eût été qu’une plaisanterie. Il se rendit près de son frère, dans son laboratoire. Philippe était occupé à un travail en plâtre. Le dentiste leva la tête au moment où George entrait, et il sembla qu’il eût préféré en ce moment-là ne point le voir.

« Eh bien ! dit George, au travail comme toujours… Les clients viennent, sans doute ?

— Au diable soient les clients ! répondit Philippe avec un rire amer. Ce n’est pas une commande que j’exécute, c’est seulement une expérience.

— Vous paraissez aimer les expériences, Philippe, » dit