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Page:Brassard - Péché d'orgueil, 1935.djvu/163

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huit et neuf heures, la visite d’un personnage important.

— Il ne vous a pas dit son nom ?

— Non. Mais vous le saurez bientôt, car l’arrivée de votre visiteur approche. Comme une entrevue avec un grand personnage doit être nécessairement longue, ajouta-t-elle affable, pendant qu’elle durera, je vais aller au théâtre avec Gilles. Voulez-vous faire approcher l’auto ?

Il obéit avec empressement.

La voiture prête, Paul y installa sa femme, lui souhaita bonne veillée, entra dans la maison et s’installa dans son cabinet de travail.

L’architecte aimait cette pièce où il se trouvait complètement chez lui. L’appartement n’avait pas cet aspect d’austérité qu’on se plaît souvent à lui donner. De superbes maquettes se voyaient sur les étagères de chêne aux rayons remplis de livres. De belles études, têtes et paysages coupaient agréablement les murs. Deux lampes de bronze dressaient leur tige élégante derrière un divan recouvert de cuir fauve veiné de rouge, et placé près de la cheminée. Un bureau-table occupait le centre du plancher fait de merisier et d’érable cirés. Trois larges fenêtres versaient durant le jour une lumière abondante. Un fauteuil était placé devant chaque croisée.

En attendant son visiteur, Paul prit une revue, mais sa pensée ne s’arrêtait pas à ce qu’il lisait, elle suivait celle qui venait de s’éloigner et dont l’image le poursuivait sans cesse.