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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/152

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LA VIE DE FAMILLE

Dimanche j’ai entendu de nouveau un sermon de M. Parker. Il nous a fait avec force et complétement sa profession de foi. Je me suis réjouie de sa sincérité et de son courage, mais non pas de cette confession où se trouvait une idée incomplète de la révélation, car il ne voyait dans le Christ qu’un maître humaine et moral, l’idéal et l’exemple des hommes. Parker est unitaire et de la fraction qui nie les miracles et le merveilleux de l’histoire sainte. J’ai été véritablement blessée de l’entendre soutenir que le Christ n’invoque pour son compte d’autre rapport avec Dieu que celui qui existe entre la Divinité et tous les hommes, et qu’il n’est aux yeux de l’histoire qu’un « modeste jeune homme de Galilée. » Comment un ami de la vérité qui lit dans les livres saints des expressions comme celles-ci : « Quiconque me voit, voit Dieu ! — Le Père est en moi et moi en lui. — Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre, » et autres ayant le même sens, comment cet homme peut-il soutenir une pareille opinion ?…

Lorsque après le sermon quelques femmes à moi inconnues vinrent amicalement et avec vivacité me prendre la main, me souhaiter la bienvenue en disant : « J’espère que vous êtes contente, satisfaite, etc., » je répondis : « Pas tout à fait, » et refusai de faire la connaissance du prédicateur. L’usage, établi ici, de procéder immédiatement après le service divin à des présentations, de nouer des conversations dans l’église, me paraît très-fatigant et nullement à sa place.

Dans l’après-dîner, Benzon nous a lu un Essai sur l’esprit américain, par un M. Whipple. Il est écrit avec animation, d’une manière assez spirituelle, et contient de grandes vues. Ce livre, dont il a été beaucoup question, nous a aussi beaucoup occupés. Le soir j’ai reçu la visite