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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/167

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

de ce corps est haute, qu’il est la demeure de l’âme et le temple de Dieu. Il y avait une gravité, une simplicité, une lucidité dans l’exposition, une justesse et une pureté dans l’ensemble qui sont du plus grand style et ne peuvent manquer d’agir sur tout cœur humain, sur tout cœur maternel. Quand on pense à l’importance du soin bien entendu de la femme et de l’enfant pour les générations futures, que ce soin dépend en grande partie du régime, de petites choses qui échappent à l’œil du médecin, et que la femme seule peut bien connaître, qui pourra douter de l’utilité d’un médecin féminin, chez qui la science venant en aide à sa perspicacité naturelle, en fera le meilleur conseiller des femmes et des enfants.

L’expérience de tous les temps et de tous les peuples offre des exemples nombreux du penchant naturel des femmes pour la vocation de médecin. Il est honteux et nuisible de ne lui avoir pas permis jusqu’ici de le développer par la science. Combien les sages-femmes pourraient faire de bien, surtout dans les campagnes, si, à la science réclamée par leur état, elles joignaient celle de venir en aide aux mères et aux enfants par des avis utiles à leur santé ! Malheureusement ceci a été négligé. L’esprit naturellement religieux de la femme la portant à voir les choses et la vie d’un point de vue sanctifiant, elle traite les moindres bagatelles avec importance, et ceci, joint à l’instinct de l’amour maternel qu’elle tient de la nature, la rend propre à remplir les fonctions de prêtresse, dans le temple du dieu de la santé et de la sainteté.

Dans l’antiquité, les médecins étaient aussi des prêtres initiés aux saints mystères. Les descendants d’Esculape formaient une famille sainte, où il y avait aussi des femmes. Hygie, l’une des filles d’Esculape, était appelée la