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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/169

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

ment des personnes nouvelles et étrangères pour moi, — mon docteur paraît avoir un cercle de connaissances fort étendu. Chaque soir, quand la journée est finie, mademoiselle Hunt m’a fait une lecture dans la Bible, puis nous avons eu la prière à l’ancienne manière des puritains. Ma visite et le nouveau tableau de la vie que j’ai vue ici m’ont réellement rafraîchie ; cependant j’ai éprouvé beaucoup de satisfaction en me voyant en repos dans la maison de Benzon, où madame King ne dit pas trois paroles par jour, tout en étant bonne et bienveillante ; où une honnête Allemande, Christine, a bien soin de la maison et de moi ; où enfin on me permet d’être seule une grande partie de la journée, Benzon étant occupé dans son bureau hors de chez lui. Quand il revient le soir, il est extrêmement amusant et aimable, me fait la lecture, ou cause d’une manière interessante. Jusqu’ici je n’ai accepté ni visites ni invitations, mais j’ai designé le lundi comme mon jour de réception. Je pourrai donc respirer en paix, lire et écrire. Aujourd’hui Benzon me conduira chez les Lowell ; je veux les surprendre avec quelques bagatelles qui, je l’espère, leur feront plaisir. On se sent si pauvre en recevant toujours !

Le 8 janvier.

Nous avons ici maintenant un hiver suédois complet, et il fait aujourd’hui aussi froid et gris qu’à Stockholm. Je suis contente de ne pas être mieux que mes amis en Suède, et je me trouve admirablement chez Benzon ; mais il n’y a pas moyen de songer à payer quelque chose. Benzon partira mercredi pour l’Europe, et ne sera pas à Stockholm avant mai ou juin.

Hier, j’ai eu « réception » (de midi à quatre heures) ;