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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/191

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

nemi beau, indomptable, respecté, et non pas une chose commode à prendre et ensuite à rejeter.

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« Qu’une chose aussi grande que l’amitié soit traitée par nous avec toute la magnificence dont nous pouvons disposer. Soyons silencieux, — afin d’entendre ce que les dieux nous disent à l’oreille. Ne soyons pas médiateurs. Qui a jamais délibéré sur ce qu’on doit dire aux âmes d’élite ? Attends et ton cœur parlera. Attends jusqu’à ce que tu sois subjugué par ce qui est nécessaire, éternel, jusqu’à ce que le jour et la nuit te demandent de parler.

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« Vous ne vous rapprocherez pas davantage d’un homme en entrant dans sa maison. S’il ne vous ressemble pas, son âme s’enfuira d’autant plus vite devant vous, et vous ne verrez jamais un regard vrai dans ses yeux. Nous nous apercevons tard, très-tard, que les dispositions, les présentations, les politesses et les usages de la société ne peuvent pas nous mettre dans les rapports que nous souhaitons avec la personne admirée par nous ; l’élévation croissante de notre esprit pour arriver au degré du sien est le seul moyen d’y parvenir. Alors nous nous rencontrerons comme l’eau avec l’eau, et si nous ne le faisons pas, c’est que nous n’en avons pas besoin, étant déjà ce qu’elle est.

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« Que ce que vous voyez vous serve d’avertissement, pour ne pas entrer en relation d’amitié à bon marché avec des personnes pour lesquelles il n’est pas possible d’avoir de l’amitié. Notre impatience nous conduit à une alliance précipitée que nul dieu ne peut sanctifier. Rien n’est plus sévèrement châtié que ces unions dépareillées. En avançant fidèlement dans votre voie, vous gagnerez ce