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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

des pères et des mères aussi robustes soient devenus la souche d’un grand peuple. D’autres colonies avaient été fondées dans le Sud ; mais les mœurs y étant plus relâchées et le but moins noble, elles s’étaient éteintes ou ne vivaient que d’une vie faible pendant leurs luttes avec les indigènes, le climat et les difficultés qu’elles rencontraient. Les puritains, par le but élevé de leur vie, l’énergie de leur foi et la pureté de leurs mœurs, remportèrent la victoire sur cette terre inculte et sauvage, et devinrent les législateurs du Nouveau-Monde. Je ne connais point d’État dont la fondation et les fondateurs soient plus nobles. L’œuvre entreprise par les pèlerins était la cause de l’humanité tout entière : elle avait fait un pas en avant. Ils furent les premiers, d’autres les suivirent.

Car, lorsque de la terre des pèlerins, mon regard se porte sur les États-Unis, je vois partout, au Sud comme au Nord, à l’Ouest, le pays se peupler, les États se former par des Européens qui, ayant souffert des persécutions pour leur foi, ont cherché la liberté de conscience et la paix sur une terre nouvelle et libre. Je vois des huguenots et des frères moraves dans le Sud ; le long du Mississipi, à l’Ouest, des protestants et des catholiques de toutes les contrées de l’Europe chercher et trouver ces mêmes trésors, les plus précieux pour l’homme, et former sur ce sol nouveau et riche des sociétés florissantes, protégées par les lois de liberté et sociales, faites par les premiers pèlerins.

C’est donc à eux qu’appartient l’honneur de ces créations nouvelles ; leurs idées forment encore la base des sociétés du Nouveau-Monde ; volontairement ou non les différents émigrants et les différentes sectes religieuses les ont adoptées. Les mœurs du foyer domestique et de la vie commune se forment sur ce modèle, et toutes les sectes