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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/365

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DANS LE NOUVEAU-MONDE.

plirent l’air de leurs gémissements… Il n’y a plus d’Indiens dans la Géorgie et la Caroline ; mais, dans l’Alabama (État voisin à l’ouest), on trouve encore les tribus des Chactas et des Chiekasani. De joyeux pique-niques, de joyeuses parties de plaisir ont lieu maintenant sur les antiques tombeaux indiens. Je pars demain pour Savannah.

Savannah, 11 mai.

Et m’y voilà, chère maman, après avoir dit un adieu cordial à l’aimable famille de Vineville, qui a eu infiniment de bonté pour moi. Je me suis débarrassée promptement, hier au soir, d’une migraine occasionnée par une journée de voyage fatigante en chemin de fer, à la chaleur, la fumée, la poussière, et pendant laquelle mon petit panier de bananes a été mon unique consolation, mon soutien. Vivent les bananes ! Aujourd’hui j’ai reçu des visites, des fleurs, et, parmi ces dernières, un magnolia grandiflora, fleur de luxe aussi noble que belle, enfant de la lumière primordiale… et, parmi les visites, celle d’une jeune femme piquante qui s’est laissée enlever à quatorze ans (elle n’en a que dix-sept maintenant, et paraît en avoir plus de vingt) ; elle veut m’enlever cet après-dîner pour faire une promenade à Bonaventura, site romantique.

Plus tard.

Visite du plus grand collecteur d’autographes du monde, M. Tefft ; il m’offre amicalement sa maison à Savannah ! — Voici mon professeur suisse qui veut parler poésie, religion et de l’esprit des choses. C’est l’heure du dîner ; il faut que je songe à mon corps ; toutes ces raisons m’obli-