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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/398

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LA VIE DE FAMILLE

jeune et bel État de la Géorgie, il se porte vers un autre point, riche en fait d’honneur et d’espérance ; on l’appelle « Liberty-Country. » Je regrette beaucoup de n’avoir pas pu visiter cette ancienne terre natale de la liberté en Géorgie. C’est là qu’eurent lieu les premiers mouvements du Sud en faveur de l’indépendance de l’Amérique. Les « garçons de la liberté » sont partis de là, c’est là aussi que l’on a commencé à relever les nègres par le christianisme, à les rendre propres à la liberté, à la colonisation dans leur pays natal africain. Il vient de mourir à Liberty-Country, un riche planteur, connu de tous par son zèle pour cette cause et son amour des hommes, M. Clay. Une grande foule de blancs et de noirs ont accompagné son corps à sa dernière demeure. Après l’inhumation, les blancs retournèrent chez eux, tandis que les nègres restèrent près de la tombe toute la nuit en chantant des psaumes. La sœur de M. Clay s’est occupée avec son frère à relever les noirs, et l’on assure qu’elle continue son œuvre. Que Dieu bénisse ces dignes gens !

Voici, en général, sous quel point de vue l’esclavage est considéré en Géorgie.

C’est un mal. Mais, par la sagesse de Dieu, il deviendra un bien pour les nègres. Les blancs qui en ont fait des esclaves, payent leur dette en leur donnant le christianisme, en leur enseignant l’agriculture et les métiers. Ils recevront peu à peu de l’éducation, on les affranchira et on les colonisera en Afrique, dont ils civiliseront les peuplades païennes. »

Je suis convaincue que c’est la vérité, et que cette voie est la bonne. Cette opinion de la Géorgie et ce qu’elle commence à produire me prouvent que l’esprit public devance la loi, qui, relativement à la manière de traiter les escla-