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Page:Bremer - La Vie de famille dans le Nouveau-Monde vol 1.djvu/88

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LA VIE DE FAMILLE

son ; mais — je suis curieuse de savoir à combien de promesses je manquerai dans ce pays.

M. Putnam m’a reconduite à New-York chez l’aimable madame Skeyler, qui s’est chargée de moi à son tour, et m’a menée voir divers établissements publics, parmi lesquels se trouvent plusieurs grandes écoles où j’ai vu des centaines d’enfants très-vivaces ; j’ai surtout remarqué leurs yeux limpides, vifs et beaux. La méthode d’enseignement suivie ici me paraît avoir principalement pour but de tenir les enfants éveillés et de fixer leur attention. Une maison d’école contient plusieurs et même toutes les classes. Les plus jeunes enfants, ceux de quatre à six ans, sont au rez-de-chaussée ; chacun d’eux a sa petite chaise et son petit pupitre devant lui. À mesure que les écoliers avancent en âge et en instruction, ils montent un étage. Dans les écoles de filles, comme dans celles de garçons, les élèves de dix-neuf à vingt ans et au-dessus occupent l’étage supérieur ; ils y reçoivent leur diplôme et se lancent ensuite dans le monde pour y vivre et y enseigner selon ce que chacun a appris. Mais je n’ai pas recueilli grand’chose à cet égard. J’ai voulu faire des questions, on ne prenait pas le temps d’y répondre, et je n’ai point tardé a m’apercevoir que le but de ma visite n’avait pas été un enseignement, mais une exposition. Dans l’institut des sourds-muets, un jeune professeur a fait par signes à ses disciples un récit sur moi et la personne qui m’accompagnait ; ils l’écrivirent sur des tableaux suspendus au mur. J’admirai leur mémoire, la netteté de leur intelligence et du style.

Le jour suivant, nous avons fait une excursion dans l’une des îles. Des hommes bienfaisants y ont fondé un grand établissement pour recevoir et venir en aide aux