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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/12

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AVANT-PROPOS.

porté atteinte à ma considération personnelle ; on a toujours pensé de moi plus de bien que je n’en pense moi-même. J’ai rencontré des adversaires, je ne me sais point d’ennemis. J’ai eu des amis — j’en conserve encore, Dieu merci ! — des amis dont l’affection m’est chère, qui m’ont rendu de grands services, dont je n’ai jamais eu à me plaindre. Par tous ces motifs, je serais inexcusable, béni surtout comme je l’ai été dans mes relations domestiques, de mal penser des hommes, en général, et d’en médire en particulier.

L’intérêt que peut inspirer, s’il en peut inspirer toutefois, cet exposé des diverses circonstances de ma vie, ne saurait donc provenir que de sa simplicité même, de sa sincérité, je dirais presque de son ingénuité. Tout est fini pour moi ; ma cause, la cause des honnêtes gens et des gens sensés, a succombé pour longtemps selon toute apparence ; je n’en espère plus rien que pour mes enfants. Je n’ai, dans ma conduite, rien à défendre, rien à publier, rien à