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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/173

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n’obtint pas, et que nos deux chefs cessèrent de se voir, ne communiquant plus que par écrit ou par intermédiaire.

En qualité de secrétaire général, j’étais naturellement cet intermédiaire. M. Dudon adressait sur chaque question de quelque importance une note très bien faite et très développée au général en chef ; mon office était de la lui expliquer, car par lui-même il était hors d’état de la comprendre, et la malice de son adversaire était de le lui faire sentir. Moyennant ce petit commerce, les choses marchaient à peu près comme par le passé, et je me maintenais entre les deux autorités en assez bonne position.

Notre séjour en Navarre n’excéda pas une semaine. Le pays me parut charmant boisé, verdoyant, montueux, bordé d’un côté par l’Èbre, et de l’autre par la Bidassoa ; son aspect ressemble trait pour trait à celui que présente l’autre versant des Pyrénées ; j’y ai bien souvent pensé dans les trois voyages que j’ai faits depuis à Cauterets et aux Eaux-Bonnes. La ville même de Pampelune est curieuse, originale, et pour ainsi dire pittoresque comme le paysage qui l’entoure sa physionomie est tout d’un autre âge, et, lorsque, par une