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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/215

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les souffrances de notre armée un intérêt affectueux, prit en bonne part les protestations et les espérances de M. Otto, abonda dans son sens sur les ressources qui restaient à l’empereur, et, comme ce jour-là même il donnait un grand dîner, il nous y invita l’un et l’autre.

Tout n’était pas plaisir à cela ; il me répugnait fort d’être produit comme une bête curieuse devant une réunion nécessairement malveillante ; je fis néanmoins bonne contenance.

Le dîner fut long, froid et silencieux. Chacun avait les yeux sur moi et parlait bas à son voisin. L’après-dîner fut également silencieux mais court ; on ne m’adressa point de questions, la compagnie se dispersa de bonne heure.

Je passai deux ou trois jours à Vienne. M. Otto mariait, à cette époque, sa fille à l’un de mes camarades, M. Pelet (de la Lozère). Ni M. Otto ni madame Otto ne connaissaient encore leur futur gendre. Je fus interrogé à ce sujet sur faits et articles, et mes réponses, très conformes à la vérité, leur ayant été très agréables, je fus comblé d’amitiés par ces excellents parents. Ils voyaient peu de monde, et je sus bientôt pourquoi. Ayant essayé de me présenter chez quelques-unes des