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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/247

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corps par corps, régiment par régiment, homme par homme ; nous obtînmes même plus d’une fois, les originaux, au lieu et place des copies. Armé de cet appareil, je dressai un budget de la guerre autrichien dont l’événement a prouvé l’exactitude, à ce degré qu’il m’est venu depuis à l’esprit que M. de Metternich, au fait de nos manœuvres, les favorisait à petit bruit, content d’agir ainsi, par notre entremise, sur l’esprit de l’empereur.

Quoi qu’il en soit, ce travail (dont j’ai conservé la copie, avec les pièces à l’appui) ayant été soumis à nos deux plénipotentiaires, ils l’approuvèrent de point en point ; j’en discutai avec eux toutes les parties ; j’en démontrai l’ensemble et les détails tellement à leur satisfaction, qu’ils me chargèrent d’aller sur-le-champ à Dresde, de le remettre à l’empereur et de lui faire toucher en quelque sorte, du doigt et de l’œil, l’immensité des préparatifs accumulés contre lui.

Je partis et fis diligence ; arrivé à Dresde, je descendis chez M. de Bassano, je lui remis mon travail, je le lui expliquai et je le priai de la part de MM. de Narbonne et de Caulaincourt, de placer ce travail sous les yeux de l’empereur et de me