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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/272

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et cela, par une circonstance assez singulière.

J’ai parlé de mon excellent ami et camarade Pépin de Bellisle. Il était revenu en France, lorsque notre armée avait définitivement évacué l’Espagne, et je l’avais retrouvé à Paris lorsque je revins moi-même de Prague. Je le voyais souvent. Élevé, dès sa première jeunesse, par M. et madame Beugnot, presque enfant de cette maison, il m’y présenta. M. Beugnot, alors ministre par intérim du gouvernement provisoire, tenait la plume comme secrétaire, dans le comité de constitution désigné par le roi. Nous allions chez lui, Bellisle et moi, presque tous les soirs. Il nous racontait habituellement la séance du matin, et nous restions fort avant dans la nuit à discuter. Nous lui faisions la guerre lorsqu’il faiblissait dans la défense des principes constitutionnels, et, s’il a, comme je le crois, exercé quelque influence, quant à l’adoption de certaines dispositions contestées, peut-être n’y avons-nous pas été complètement étrangers.

Né à Troyes, en Champagne, dans une condition honorable et modeste, entré de bonne heure au barreau, et plus tard à l’Assemblée législative, membre de la courageuse minorité qui honora cette Assemblée, emprisonné sous la Terreur, devenu