Aller au contenu

Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

20 novembre. Je suis resté parfaitement étranger à ces incidents, et ne les ai vus que de loin ; mais je rappellerai pour mémoire que, le 13 juillet, cinq jours après sa rentrée, le roi, par le conseil de son ministère Talleyrand-Fouché, frappa une série de coups d’État :

Il constitua, par ordonnance, un nouveau corps électoral, et le convoqua pour le 14 août ;

Il revisa et modifia provisoirement cinq articles de la Charte ;

Il raya de la Chambre des pairs tous ceux de ses membres qui avaient siégé dans la Chambre des pairs impériale, et les remplaça par une large fournée de bons royalistes ;

Il exila, par une ordonnance rendue le 24 juillet, trente-huit personnages, les uns fort connus, et les autres fort ignorés.

Il livra par la même ordonnance aux tribunaux militaires un nombre indéterminé de généraux engagés dans les événements du 20 mars.

Cette inauguration du nouveau règne, dans le but, nous disait-on, de fortifier le ministère Talleyrand-Fouché, notre unique garantie contre la réaction ultra-royaliste, me parut de mauvais aloi et de mauvais augure. C’était donner l’exemple de