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Page:Broglie - Souvenirs, 1785-1817.djvu/386

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la formation des bureaux, dans les deux Chambres, et, dans celle des députés à la vérification des élections contestées.

La loi des élections, cette loi fameuse sous le nom de loi du 5 février 1817, était, comme l’ordonnance du 5 septembre, l’œuvre de ce petit nombre d’hommes éclairés qui formaient, en quelque sorte, l’état-major du ministère, et qui devint bientôt célèbre, sous le nom de parti doctrinaire. M. Royer-Collard, M. de Serre, M. Camille Jordan, M. de Barante et M. Guizot.

Madame de Staël connaissait M. de Barante et M. Camille Jordan.

Le père de M. de Barante avait été préfet à Genève ; ses égards délicats envers l’exilée de Coppet avaient entraîné sa disgrâce sous le régime impérial. Ce sont de ces souvenirs qui survivent aux événements, et qui passent de père en fils.

M. Camille Jordan avait joué, sous le Directoire, un rôle honorable et même brillant ; c’était à cette époque que madame de Staël l’avait connu. Il avait un tour d’esprit un peu provincial, mais pourtant délicat, une âme tendre et généreuse, une éloquence véritable, quoique pénible et travaillée sa conversation avait beaucoup de charme.