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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/164

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

merie Nationale semble chercher, on le voit, à s’entourer de garanties qu’elle voudrait aussi complètes que possible.

Notons, toutefois, un certain nombre d’anomalies dont l’explication nous paraît assez difficile :

Il est regrettable, tout d’abord, que, parmi les épreuves auxquelles sont soumis les candidats étrangers à l’Établissement ne figure point une « épreuve de connaissances typographiques ». À notre avis, on ne saurait donner ce nom à la « correction d’un texte français (au moins une page de texte et une page de tableau) », « à l’application judicieuse, claire et précise des signes de correction typographique », non plus qu’à la « note sur la disposition typographique des textes donnés à corriger » : le goût esthétique dont un candidat sait éventuellement faire preuve peut être en contradiction formelle avec toutes les règles typographiques, surtout avec celles de l’Imprimerie Nationale qui sont un peu spéciales. Nous comprenons fort bien que les « corrections », dont le futur lecteur d’épreuves ou correcteur, grâce à son jugement et à ses connaissances, se tirera habilement, comportent en elles-mêmes l’application de maintes règles typographiques ; à ce point de vue le jury d’examen peut se former une première opinion, mais nous pensons que cette opinion sera toujours superficielle ; il en aurait été certes tout autrement avec la « correction d’une composition difficile formée de texte et de tableaux », analogue à celle à laquelle doivent satisfaire les ouvriers typographes de l’Imprimerie Nationale qui se présentent au concours de lecteurs.

Remarquons, d’autre part, que, si le programme fixé aux candidats extérieurs est avant tout — particulièrement pour le recrutement des correcteurs — un programme d’examen de connaissances littéraires, par contre celui auquel les « ouvriers typographes de l’Établissement » sont astreints est surtout un programme typographique. Cette dualité d’attitude est bien faite pour surprendre, puisque les uns et les autres ont dans le labeur journalier à satisfaire, semble-t-il, aux mêmes obligations. Il est plus étonnant, encore, de remarquer que, si dans le concours entre les ouvriers typographes « la correction d’un texte grec et celle d’un texte en une ou plusieurs langues modernes », facultatives, donnent lieu à une cote spéciale, le latin est complètement oublié. La raison de cette omission n’apparaît nullement et ne saurait se justifier : à l’Imprimerie Nationale la connaissance du latin nous semble