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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/171

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RECRUTEMENT
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sont convenablement choisis, si leurs difficultés techniques et littéraires ne sont pas un vain mot, si l’examen a lieu dans des conditions normales, en dehors de tout esprit de parti ou de favoritisme, cette formalité est, pensons-nous, le moyen le plus sûr de se rendre compte des capacités des futurs syndiqués.

Par de nombreux points l’examen imposé par le Syndicat se rapproche du programme tracé par l’Imprimerie Nationale pour le recrutement de ses lecteurs d’épreuves[1]. Sur un point il lui est peut-être préférable : il comporte en effet une « épreuve de connaissances typographiques », celle-ci, nous l’avons dit antérieurement[2], ne pouvant, si elle est bien comprise, laisser aucun doute dans l’esprit des membres de la Commission d’examen sur le plus ou moins de valeur typographique des candidats.

Il est regrettable, toutefois, que l’examen comporte seulement « une épreuve typographique de connaissances générales ». D’abord, l’expression « connaissances générales » est plutôt vague. L’histoire, la géographie, l’arithmétique, l’algèbre, la chimie, la physique, la médecine, la cosmographie, comportent des connaissances générales au même titre que le droit, la mécanique, l’histoire naturelle, même la religion, etc., dont tous les correcteurs doivent posséder des notions suffisantes. C’est, il semble, beaucoup pour une épreuve si celle-ci embrasse toutes ces connaissances ; ce n’est pas assez, au contraire, si elle n’aborde qu’un ou deux de ces sujets.

Il est enfin une épreuve dont il faut vivement regretter l’omission dans l’examen d’admission au Syndicat des Correcteurs : « la correction d’un texte latin, la correction d’un texte grec et celle d’un texte en une ou plusieurs langues modernes ».

Alors que l’Imprimerie Nationale, par les conditions d’examen imposées, semble accorder une préférence à l’érudit sur le typographe, le Syndicat des Correcteurs a volontairement composé un programme qui, au point de vue de l’admission, met sur le même rang, au détriment de leurs capacités littéraires, le correcteur typographe et le typographe qui aspire à devenir correcteur[3].

  1. Voir page [[Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/159 |137]].
  2. Voir page [[Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/164 |142]].
  3. L’article 11 des Statuts confirme implicitement cette manière de voir : « Art. 11. — Tout Fédéré du Livre, devenu ou voulant devenir correcteur, doit demander son