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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/179

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RECRUTEMENT
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dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils sont, eux aussi,… regrettables. Avec une pudibonderie qui pourrait paraître risible, ils s’effraient : « Un examen pour les correcteurs candidats à l’Amicale ! » Un peu plus ils se voileraient la face !

Cependant, si « le mot examen est gros, la chose l’est infiniment moins et n’a de quoi effrayer personne[1] » … Sans doute, on peut estimer qu’il est « peu élégant d’interroger de futurs confrères, de leur décerner un brevet de capacité. Mais disons, d’abord, qu’il y a la manière ; que des gens qui ont eu ce scrupule n’auront jamais l’allure de mauvais pions ; que l’examen sera un examen écrit, sans embûches, loyal, impartial ; qu’enfin, nous ne demanderons, en somme, aux candidats que ce que nous savons nous-mêmes.

« Nous avons le droit de prétendre que tous ceux qui entrent dans notre profession doivent savoir l’exercer. De cette façon nous ferons peut-être entrer dans la tête de bien des gens qu’on ne s’improvise pas correcteurs et que la correction est un métier. Enfin, nous offrirons aux patrons des garanties[2] » sérieuses en faveur des candidats aux emplois vacants, en même temps que nous sauvegarderons les intérêts de notre corporation.

Quelle impossibilité morale et matérielle y aurait-il, d’ailleurs, à instituer l’examen au nombre des conditions auxquelles un candidat devrait satisfaire avant son admission à la Société ?

Le Syndicat des Correcteurs de la région parisienne n’en fait-il pas la condition essentielle à laquelle doivent se soumettre les postulants qui réclament leur inscription sur ses registres ? L’Imprimerie Nationale n’impose-t-elle pas un examen à ses lecteurs d’épreuves et à ses correcteurs ? Dans maintes imprimeries, dans nombre d’industries, dans certaines professions, dans les ateliers des grandes Compagnies, avant d’être admis, les « solliciteurs » ne sont-ils pas astreints à un stage plus ou moins prolongé — sorte d’examen — au terme duquel seulement, s’ils ont donné satisfaction, ils sont considérés comme appartenant définitivement au personnel ?

Un patron avisé n’oublie jamais de préciser la nature de l’emploi

  1. D’après le Rapport de la Commission de revision des Statuts du Syndicat des Correcteurs de Paris (Bulletin du 30 mars 1919).
  2. Ibid.