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Correcteurs de l’imprimerie Plantin (Concordia inter correctores typographiæ Plantinianæ inita anno M. D.C. LXIV).

À l’instar de nos groupements actuels, cette société comprenait des membres actifs et des adhérents que, à défaut de toute autre désignation de l’époque, nous pouvons appeler honoraires (honoris causa), Les membres actifs se recrutaient parmi les correcteurs appartenant ou ayant appartenu à l’imprimerie Plantin : « Les correcteurs congédiés par le patron à cause du manque d’occupation pouvaient continuer à faire partie de la confrérie ; mais, s’ils avaient été renvoyés pour quelque acte malhonnête, on les excluait en confisquant leurs cotisations. »

Chaque adhérent — et, sans doute aussi, nous voulons le croire, tout au moins, chaque membre honoraire — payait, lors de son admission dans la société, un droit d’entrée de douze deniers. La cotisation était hebdomadaire, et « d’au moins deux deniers » ; il paraît ainsi qu’elle dut être variable, suivant les dépenses dont le budget devait assumer le paiement.

Le but principal de l’association était « l’organisation, le jour de la fête de saint Luc, patron des imprimeurs, d’un banquet annuel », auquel tous les adhérents devaient assister. « Les correcteurs mariés avaient le droit d’amener leur femme ; si le mari était malade, la femme pouvait venir seule ; les célibataires étaient autorisés à se faire accompagner de leur mère ou de leur sœur. » Les membres honoraires ne devaient pas être, pensons-nous, les moins sollicités et les moins tentés de rehausser de leur présence l’éclat du banquet.

En aucun cas, les « ripailles » ne pouvaient se tenir dans une auberge ; suivant les prescriptions du règlement, elles avaient lieu à tour de rôle au domicile de chacun des associés. L’amphitryon, dont l’office était annuel, portait le titre d’économe ; il devait prendre à sa charge personnelle la fourniture « des épices, du sel, du vinaigre, de l’huile, du beurre nécessaires à la préparation des aliments », ainsi que « le feu, la lumière, l’usage de la vaisselle et les autres petits frais ». La communauté soldait les dépenses d’achat des mets proprement dits.

« Le repas commençait par le Benedicite, suivi du psaume De Profundis et d’un Pater, récités dévotement à la mémoire des confrères défunts. »

À la mort d’un membre de l’association, on employait la moitié