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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/297

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telles l’origine des signes de correction, leur forme, leurs modifications à travers les âges, les variantes qu’ils présentent dans leur figuration et dans les conditions de leur emploi.

Alors ce n’est plus seulement dans l’application que le correcteur doit faire des règles typographiques que l’on constate des irrégularités inexplicables ; les signes à l’aide desquels il indique la rectification des erreurs typographiques et littéraires ne sont pas sujets à moins de différences et à moins de contradictions que rien ne justifie et dont les auteurs ne peuvent donner la moindre raison.

La plupart des littérateurs ne connaissant qu’imparfaitement les signes de correction usités en imprimerie, le correcteur ne doit pas être surpris de se trouver parfois en présence d’indications peu conformes à ses notions techniques. Une figuration différente de celle enseignée peut, il est vrai, être aussi claire que celle employée couramment, et c’est l’essentiel ; mais souvent un auteur reste obscur et incomplet ; il faut alors un certain travail de l’esprit pour deviner sa pensée. Il est indispensable que le correcteur puisse interpréter d’une façon claire et complète l’idée qu’a voulu exprimer cet auteur ; il doit dès lors être familiarisé avec tous les signes dont on peut faire usage en typographie.

On nous permettra de rappeler qu’en 1908, au Congrès de Nantes, la Société amicale des Protes et Correcteurs d’Imprimerie de France désignait une Commission chargée de procéder à l’élaboration d’un Code typographique, tâche fort lourde qui aurait, peut-être, obtenu enfin l’unification des règles typographiques, mais que les intéressés, on l’a vu, ne purent ou ne surent mener à bien.

L’unification des protocoles de correction serait, assurément, une « tâche moins lourde » ; elle serait fort intéressante et fort importante, quoi que certains prétendent : il ne suffit point de se faire comprendre ici ou là, il est indispensable de « se faire comprendre partout et chez tous ». Ce serait faire œuvre utile que s’attacher à cette besogne.