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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/393

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sur la tierce ou avant la tierce[1], des corrections des bons à tirer de l’auteur. La tierce peut elle-même être l’objet d’une revision. — Le correcteur devra alors porter son attention non pas seulement sur les corrections marquées, mais au besoin relire en entier les passages où ont été indiquées des corrections, vérifier soigneusement si l’espacement a été régularisé après le changement des lettres, si les remaniements demandés ont été convenablement exécutés, enfin si, au cours de ces remaniements, de nouvelles coquilles ou de nouvelles fautes n’ont pas été commises.

Dans les Maisons de moyenne importance, les différentes épreuves — premières, secondes, bons à tirer, revisions et tierces — sont parfois lues et revisées par le même correcteur : il est dès lors nécessaire que celui-ci possède les capacités exceptionnelles qui font de lui un typographe excellent et un érudit impeccable.
xxxx Dans les grandes imprimeries, ce cumul n’est plus possible : il nuirait à la rapidité et surtout à une bonne organisation du travail. Le correcteur, dès lors, se spécialise : il est exclusivement lecteur d’épreuves, c’est-à-dire correcteur de premières, ou correcteur en bon, ou tierceur et, parfois, reviseur. Ainsi certaines aptitudes peuvent mieux s’utiliser, ou quelques qualités spéciales s’adapter plus aisément au genre auquel on les veut utiliser.
xxxx À cet égard, chaque Maison a, d’ailleurs, ses habitudes particulières qui se rapprochent plus ou moins de ces principes. Mais, quels que soient ces usages, il est une règle dont aucune imprimerie, si le travail y est organisé sérieusement, ne devrait jamais se départir : rigoureusement, toutes les premières d’un ouvrage doivent être lues par le même correcteur : seul moyen rationnel d’avoir une marche vraiment régulière.



  1. Voir, sur ce sujet, chapitre x, Tierces, p. 411.