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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/543

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de… 125 francs par mois. Il était seul pour lire les épreuves de 8 hommes aux pièces et de 12 typographes en conscience, pour corriger les compositions d’environ 25 femmes et voir les tierces de 8 machines. De plus, comme supplément de travail, il devait vérifier, toutes les quinzaines, les bordereaux des piéçards. Avec cela, un directeur — c’était une Société anonyme — grincheux, hargneux, sournois… Dans treize mois, il est passé dans cette imprimerie modèle quatre correcteurs, dont un marié, et deux protes… »

Nous ne saurions insister… Les événements qui durant cinq années longues et terribles ont tenu en suspens la vie de la France entière et ont si profondément bouleversé les conditions économiques et industrielles de notre pays n’ont apporté aucune modification à la situation morale et matérielle du correcteur : celui-ci est trop souvent resté, par la considération qu’on lui accorde, par les appointements qu’on lui verse à l’instar d’une aumône, à peine l’égal, plus fréquemment l’inférieur du typographe.

Un exemple suffira pour en donner la preuve manifeste.

L’arrêté[1] du 22 mars 1920, portant réglementation du personnel des lecteurs d’épreuves et des viseurs de tierces de l’Imprimerie Nationale, fixe ainsi, en son article 8, la rémunération accordée aux lecteurs d’épreuves stagiaires :

Les stagiaires reçoivent un salaire de 2 fr. 50 par heure effective de travail.

L’article 10 du même arrêté est relatif au traitement des lecteurs d’épreuves titulaires :

Le salaire est payé, pour tous les jours de l’année, d’après les taux ci-après :

1re classe 
  
148 fr.   » par semaine
2eclasse 
  
144 fr. 50par seaine
3eclasse 
  
141 fr.   »par seaine
4eclasse 
  
137 fr. 50par seaine
5eclasse 
  
134 fr.   »par seaine
6eclasse 
  
130 fr. 50par seaine
7eclasse 
  
127 fr.   »par seaine
8eclasse 
  
123 fr. 50par seaine
9eclasse 
  
120 fr.   »par seaine

  1. Cet arrêté nous a été obligeamment communiqué, en mars 1923, par le service de la Direction de l’Imprimerie Nationale.