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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1924.djvu/88

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LE CORRECTEUR TYPOGRAPHE

(libraire vers 1523 à 1558 environ), chez lequel, en 1537, il faisait paraître la seconde édition des Epigrammatum libri IIII, dont S. Gryphius en 1536 avait imprimé la première. En 1538, Simon de Colines, imprimeur à Paris, mettait au jour un travail dont l’auteur était Jean Faciot.

Bien que spécialement attaché à l’officine de Payen, éditeur moins lettré que ses savants confrères et incapable de corriger lui-même toutes ses productions, Charles Fontaine[1] travailla en même temps pour plusieurs ateliers. S. Gryphius, Th. Payen, Pierre de Tours, Jean de Tournes restent muets sur ses bons offices dont cependant ils profitèrent largement. Les cordiales relations qui s’étaient établies dès 1547 entre Payen et Rouillé amenèrent ce dernier, en 1549, à faire appel aux talents de Fontaine, sans doute alors aux gages de son confrère, pour reviser sa nouvelle édition des Œuvres de Clément Marot. Publiée en 1550, cette édition, précédée d’un huitain signé « Hante le Françoys », anagramme du correcteur reviseur, fut plusieurs fois réimprimée dans la suite par le même libraire. Rouillé, plus équitable que ses confrères qui s’en tenaient à une honnête rémunération, s’empressa, dans un avis préliminaire, de rendre justice à Charles Fontaine en signalant les améliorations apportées au travail par ce dernier. Cette façon d’agir, malheureusement rare, était, il faut en convenir, tout à l’honneur du caractère de l’éditeur et du savoir du correcteur[2].

Dans son ouvrage Ruisseaux de Fontaine[3], paru en 1555, Charles Fontaine[4] nous fait connaître le cercle de ses relations : Sébastien Gryphius, l’imprimeur ; Benoist Montaudoyn, batteur d’or et bailleur ordinaire de fonds de maints libraires et imprimeurs lyonnais ; Thibaud Payen, le libraire qui vendait son livre ; Jean de Tournes, l’imprimeur lyonnais le plus réputé du xvie siècle ; Philibert Rollet, son imprimeur. En qualité d’excellent confrère, Fontaine n’eut garde d’oublier Guillaume Phylledier, le compagnon typographe prote de l’ate-

  1. Bibliographie lyonnaise, 3e série, p. 93.
  2. Ibid., 9e série, p. 30.
  3. Ibid., 4e série, p. 263.
  4. Jean Citoys, qui exerçait à Lyon, en 1557, imprima en cette même année quatre volumes des œuvres de « Charles Fontaine Parisien ». (Bibliographie lyonnaise, 2e série, p. 25.)