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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/323

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CHAPITRE XII

ESPACEMENT



1. La qualité primordiale à exiger d’une composition, celle à laquelle tout compositeur digne de ce nom doit apporter tous ses soins, est la régularité de l’espacement.

L’espacement doit être rigoureusement identique entre chacun des mots d’une même ligne.

2. Toutes les lignes d’une composition ne sauraient comporter, l’une par rapport à l’autre, le même espacement, cela est certain : mais, tout en se conformant aux règles qui régissent la division des mots, il est possible de présenter un texte dont l’ensemble offre à l’œil un aspect satisfaisant.

Il est dès lors indispensable d’éviter la rencontre de lignes dont les unes présenteraient un espacement porté au maximum, et les autres un espacement plutôt faible. Dans la grande généralité des cas, il suffira de remanier légèrement les lignes qui précèdent et celles qui suivent, soit en les espaçant, soit en les serrant, pour éviter tout inconvénient.

Lorsque, par exception, l’espacement d’une ligne aura été augmenté plus qu’il n’aurait fallu, on devra pallier à cet inconvénient en espaçant d’une façon normale la ligne qui précède et celle qui suit, et surtout éviter de les serrer. L’inverse aura lieu pour les lignes dont on aurait été forcé de trop restreindre l’espacement, c’est-à-dire que les lignes avoisinantes devront recevoir au plus l’espacement ordinaire.

3. Les espaces employées sont de 3 à 4 points, suivant la force de corps des caractères : pour les corps 7, 8, 9 et 10, l’espacement, en général, doit être de 3 points ; pour les corps 11 et au-dessus, d’au moins 4 points.

Les espaces de 1 point et demi sont les plus faibles dont on puisse, à moins de raisons rigoureuses, se servir ; celles de ¾ du cadratin du corps, les plus fortes que l’on doive utiliser.