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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/387

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CHAPITRE XV

DE L’ITALIQUE



De manière générale et au sens le plus large du mot, l’italique est une sorte, un genre de caractère, différent du romain ou du type auquel il est apparenté, et légèrement incliné de la gauche vers la droite, comme l’écriture.

La principale fonction de l’italique est d’appeler, d’une façon particulière, l’attention du lecteur sur une expression, une pensée, une définition, un mot ou même une phrase, tantôt appartenant en propre à l’écrivain lui-même, tantôt rapportés, ou cités textuellement d’un autre auteur.

D’après le Petit Larive et Fleury l’italique est un genre, « une sorte de caractères d’imprimerie penchés de gauche à droite comme l’écriture et qu’on emploie particulièrement lorsqu’on veut appeler l’attention du lecteur sur un mot ou sur une phrase ».

Sur le même, sujet, Littré écrit : « Italique. Terme d’imprimerie. Caractère italique, ou, substantivement, l’italique, caractère différent du caractère romain et un peu incliné de gauche à droite, comme l’écriture ; on s’en sert surtout pour attirer l’attention sur un mot, sur une phrase en particulier. »

Larousse, dans son Grand Dictionnaire universel du xixe siècle, donne de ce mot une définition à peu près analogue.

Dans son Manuel typographique (vol. I, p. xli), le célèbre graveur et fondeur en caractères Bodoni rapporte que ce caractère, lors de son apparition, veut le nom d’aldin ; plus tard, les Français l’appelèrent italique, sans doute en raison du pays (l’Italie) où il fut gravé pour la première fois ; les Italiens, cursif, à cause de son analogie avec l’écriture courante ou cursive ; et les Allemands et les Hollandais, adoptant cette dernière dénomination, cursiv.

L’origine de ce caractère est assez curieuse et mérite d’être mentionnée : l’écriture de Pétrarque était si belle et si régulière qu’Alde Manuce l’Ancien conçut le projet de faire graver un type en la prenant pour modèle. Dans une note insérée à la fin de son édition de Pétrarque, Alde donne lui-même de ce fait une confirmation certaine : « L’écriture de Pétrarque est si parfaite que le graveur auquel j’ai confié l’exécution des poinçons n’eut qu’à imiter les contours trait pour trait. » François de Bologne, surnommé Francisco Raibolini,