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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/601

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tiples circonstances, surtout dans les poésies vives et légères (l’épître familière, l’ode, le conte et la chanson) :

 1 x2xx3xx4xx5xx6
De ta tige détachée,
Pauvre feuille desséchée,
Où vas-tu ?…
Je vais où va toute chose,
Où va la feuille de rose
Et la feuille de laurier.

18. Le vers de 3 pieds, ou 6 syllabes, léger et gracieux, est la moitié de l’alexandrin :

 1  2x 3xx4x 5xx6
Il est sur la colline
Une blanche maison ;
Un coteau la domine.

Toutefois, ce vers est rarement employé seul, car il présente souvent un inconvénient grave, difficile à éviter : deux vers peuvent se relier en un alexandrin, et l’oreille trompée supposer un distique à la place d’un quatrain. On trouve cette mesure plus fréquemment entremêlée avec d’autres d’étendue plus longue :

Par quel criHélas ! si jeune encore,
Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur !
Par queJe tomberai comme une fleur
Par quel criQui n’a vu qu’une aurore.

19. Le vers de 5 syllabes, ou 2 pieds 1/2, est surtout connu par l’idylle allégorique de Mme Deshoulières et par plusieurs cantates de Rousseau :

x 1xxx2xxx3xxx 4x5
Dans ces prés fleuris
Qu’arrose la Seine,
Cherchez qui vous mène,
Mes chères brebis.

20. Le tétrasyllabe, vers de 4 syllabes, est plus souvent mêlé à des vers d’autres mesures, bien que l’on rencontre quelques exemples de petites pièces fugitives composées sur ce mètre :

 1xxx 2xxx3xxx4
Rien n’est si beau
Que mon hameau !
Ô quelle image !
Quel paysage
Fait pour Watteau !