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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/775

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39. Le guillemet se place toujours après l’appel de note :

Nous voyons même dans la Bible qu’« il était défendu de consulter le bois (1) ».

(1) Osée, chap. iv, v. 12.

40. L’emploi, dans un texte, de guillemets différents est disgracieux et doit être évité avec soin :

41. Une habitude contre laquelle on ne saurait trop protester est celle de l’emploi irraisonné, par certains ouvriers peu soigneux, des informes guillemets genre anglais consistant, pour le guillemet initial, en deux virgules retournées, et, pour le guillemet final, en deux apostrophes.
xxxx Lorsqu’il faut, pour satisfaire à des exigences inexplicables, utiliser cet assemblage dont les éléments sont trop souvent fort disparates, surtout dans les corps d’œil un peu fort, il est indispensable de rendre plus artistique, en le régularisant par l’emploi de signes rigoureusement semblables, ce composé exotique.

42. Telles sont, sommairement résumées, les principales règles qui régissent l’emploi du guillemet. Il est nécessaire, toutefois, de faire remarquer que le correcteur, tout en s’efforçant d’observer ces principes, devra s’astreindre, là comme partout, plus peut-être que partout ailleurs, à pénétrer la pensée de l’auteur. Certains manuels ne vont-ils point jusqu’à affirmer que l’on doit se conformer scrupuleusement aux indications que l’écrivain aura paru formuler, ou qu’il aura données de manière très explicite, et ce alors même qu’elles seraient en contradiction avec tous les usages ? La prétention peut paraître un peu osée. Nombre de littérateurs se préoccupent peu de détails qu’ils estiment d’importance secondaire et pour la solution desquels ils se reposent entièrement sur les connaissances de l’imprimeur. Ce en quoi, sans doute, il est indispensable de leur prouver, par une technique irréprochable, qu’ils ont raison.