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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/825

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1. Le ℣ indique les versets de l’Écriture sainte[1] ; et le ℟, les passages, également tirés de l’Écriture sainte, qui se récitent ou se chantent alternativement par les chœurs[2] aux offices de l’Église, après les versets, les leçons, les capitules ou les invocations :

℣. Deus, in adjutorium meum intende.
xxxx ℟. Domine, ad adjuvandum me festina.


nobisque remissio omnium peccatorum, per infinita sæcula sæculorum. ℟. Amen.

2. D’après certains manuels, il serait préférable de faire suivre ces deux signes du point abréviatif qui aurait l’avantage « d’empêcher qu’ils ne se confondent avec des lettres ordinaires ». La forme toute particulière du ℣ et du ℟ pourrait cependant faire supposer que cette crainte de confusion est illusoire.

3. Les abréviations ℣ et ℟ sont employées au début du passage qu’ils intéressent ; au cours d’une phrase, dans un texte courant, pour désigner une partie à chanter ou à réciter, on se sert des mots verset, répons, composés au long :

Le pasteur était à côté
Et récitait, à l’ordinaire,
Maintes dévotes oraisons,
Et des versets, et des répons.

La Fontaine.

  1. D’après Larousse. — Pour l’instruction complète du correcteur sur cette question du verset et de son origine, il est bon de reproduire en entier le court historique que donne le Grand Dictionnaire universel du xixe siècle (t. XV, p. 938) : « Les versets furent imaginés, à l’origine, pour suppléer à la ponctuation. On distinguait ainsi, chez les Grecs et les Latins, les membres et les sous-membres de la proposition. Chaque verset formait une ligne, ce que les Grecs appelaient stichos. Le compte des versets donnait le nombre de lignes qu’il y avait dans un volume. Nous savons — par les commentaires qu’Asconius Pedanius, grammairien latin du ier siècle après Jésus-Christ, écrivit sur les discours de Cicéron — que les œuvres de l’orateur romain étaient divisées en versets, et que ces versets étaient numérotés… Les discours de Démosthène étaient de même divisés en versets. Saint Jérôme introduisit cette distinction par versets dans l’Écriture Sainte, pour en faciliter la lecture et l’intelligence aux simples fidèles…
    xxxx « Après l’invention de l’imprimerie, ce sont les psaumes que l’on divisa d’abord en versets dans le Quintuplex Psalterium (1509, in-fol.) qu’imprima à Paris le premier des Estienne. En 1528, Sanctes Paguin, dans sa Bible latine, plaça des chiffres en marge des versets, imitant en cela les Bibles hébraïques, mais sans distinguer chaque verset par un alinéa. Robert Estienne divisa par versets le texte du Nouveau Testament (1551)… »
  2. D’après Larousse (Grand Dictionnaire universel du xixe siècle, t. XIII, p. 992), on distingue : 1° le répons de la messe, appelé d’abord répons graduel, puis simplement graduel ; 2° le répons des nocturnes ; 3° le répons des processions ; 4° le répons bref. Dans les répons, quatre points sont à considérer : d’abord, le corps du texte ou répons proprement dit, indiqué par le signe  ; en second lieu, la réclame ou même les réclames (le cas échéant), distinguées par un astérisque (s’il y a deux réclames, la première est précédée d’une croix ; la deuxième, d’un astérisque, *) ; ensuite, le verset, qui est précédé du signe  ; et, enfin, le Gloria Patri.