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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/83

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onze n’est pas, en effet, sans présenter de sérieux inconvénients que seule une transformation de matériel permet d’éviter.

Le système Didot, tout comme celui de Fournier, qui dérive du système de mesures duodécimal légal en France avant la Révolution, ne concorde nullement avec le système métrique actuel qui est décimal. À maintes reprises, des esprits bien intentionnés ont désiré, et cherché à établir cette concordance, par la réduction du douze à 0m,004 ou 4 millimètres exactement, mais les difficultés d’application sont telles que jusqu’ici on a dû renoncer à toute tentative de ce genre : la transformation de l’outillage entier, peut-être pour certaines parties un nouvel apprentissage sont, dit-on, des obstacles qui ont paru insurmontables : les résultats ne semblent pas d’ailleurs devoir compenser les sacrifices que cette modification entraînerait.

Il n’est dès lors pas sans intérêt de connaître les différents rapports des systèmes Fournier et Didot avec les mesures de longueur du système métrique actuel :

Point Fournier en 1742 
0mm,343
Point xxxxxxxen 1764 
0mm,347
Point Didot (1755) 
0mm,376
xxx
Cicéro Fournier en 1742 
4mm,116
Pointxxxxxxxxxen 1764 
4mm,164
Douze Didot (1755) 
4mm,512

En résumé, dans le travail de la composition, le typographe fait usage de deux unités :

Le point typographique, ou petite unité : c’est la base du système, l’unité fondamentale ;

Le point a un multiple duodécimal : le cicéro ou douze : c’est la grande unité ; dans le système Fournier la valeur de cette unité est inférieure de 1 point et 1/12 de point à celle de Didot, qui est rigoureusement égale à 12 points typographiques.

En typographie, on compte par points et par douzes, comme dans le commerce et l’industrie on compte en grammes et kilogrammes, en mètres et kilomètres.