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Page:Brossard - Correcteur typographe, 1934.djvu/883

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signe particulier, imaginé d’après les usages des alchimistes : 1° substances qui paraissent entrer dans la composition du plus grand nombre des corps : représentées par une ligne droite, qui pouvait être soit horizontale, soit verticale, soit inclinée à droite, soit enfin inclinée à gauche ; 2° substances alcalines et terreuses : figurées par un triangle, en position normale ou renversée ; 3° substances inflammables : désignées par un demi-cercle, ouvert en haut ou en bas, à droite ou à gauche ; 4° substances métalliques : symbolisées par un cercle ; 5° substances acidifiables qu’on soupçonne formées de plusieurs principes et dont la décomposition peut se prévoir : un carré ; 6° substances composées dont on ne connaît pas encore les composants : un carré dont une pointe était tournée vers le haut. Le triangle, le demi-cercle, le cercle et les carrés ne donnant qu’un nombre restreint de combinaisons ou de positions différentes, insuffisant dès lors eu égard à la quantité des corps à représenter, Hassenfratz et Adet imaginèrent d’inscrire en ces figures la première lettre du nom latin de la substance. Ainsi la potasse, appartenant à la deuxième catégorie, était figurée par un triangle la pointe en haut, portant en son milieu la lettre P ; la chaux, par un triangle la pointe en bas, avec en son centre un C. Ces auteurs, dans le cas de noms possédant les mêmes initiales, accolaient à cette initiale, lors de la constitution du symbole, la consonne qui offrait le plus de différence entre les deux noms. L’argent, qui commence par un A, comme l’arsenic, était représenté par un cercle (quatrième catégorie) au milieu duquel était un A, tandis que le signe de l’arsenic était un cercle renfermant un A et un S-liés ensemble.

Ce système comportait, on le voit, deux espèces différentes de symboles : les symboles génériques (ligne droite, cercle, triangle, carré, demi-cercle) et les symboles spécifiques (lettres initiales). Les premiers, dont la complication était évidente, parurent rapidement inutiles et furent abandonnés. Avec Berzélius, la notation se simplifia et de la théorie d’Hassenfratz et Adet ne conserva que les symboles spécifiques, mode d’expression simple, clair, qui a su s’assimiler à tous les progrès et répondre à tous les besoins de la chimie moderne.

La notation s’applique à l’expression des composés et traduit les rapports numériques des éléments qui entrent dans les combinaisons. L’écriture chimique se limite donc à deux choses : des symboles pour exprimer l’espèce des éléments, des chiffres pour désigner le nombre des éléments combinés.

Chaque symbole éveille à la fois l’idée d’un corps simple et celle de l’équivalent de ce corps simple. Ainsi le symbole O n’exprime pas seulement l’oxygène, mais aussi 8 parties en poids d’oxygène ; le symbole H, 1 partie en poids d’hydrogène ; le symbole S, 16 parties en poids de soufre.

Plusieurs symboles juxtaposés avec ou sans chiffres constituent une formule, et tout corps composé est représenté par une formule.

Un petit chiffre placé à la droite de la lettre ne multiplie, dans la formule, que l’équivalent marqué par le symbole dont il est précédé.

Dans la formule 2 CO, le chiffre 2 multiplie chacun des équivalents du composé, CO et présente à l’esprit l’idée de 2 équivalents d’oxyde de carbone.

Dans la formule CO2, le chiffre 2 ne multiplie que l’équivalent de l’oxygène et présente à l’esprit l’idée des 2 équivalents d’oxygène qui entrent dans 1 équivalent d’acide carbonique.

Dans le tableau ci-dessous, où les corps sont divisés en métaux et en métal-