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Page:Bruel - Études sur la chronologie des rois de France et de Bourgogne.djvu/10

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étant mort, comme on sait, à Aix-la-Chapelle le 28 janvier précédent. Toutefois, cette date acquiert plus de vraisemblance à mesure que l’on s’éloigne des premiers jours de février. D’ailleurs, l’envoi de Missi dans la Bourgogne dès le commencement du règne de Louis le Pieux est certain, comme on le voit par un passage du Gallia christiana, tome IV, col. 54, sous l’archevêque Leidrade : Anno 814, initio imperii Ludovici, cum lis esset de teloneo in urbe Matiscone, Hildebaldus episcopus imperatorem adiit, qui, ut fert ejus preceptum, missum suum venerabilem Leidradum ad hanc rem investigandam et diligenter inquirendam direxit. Or, l’archevêque Leidrade abdiqua en 814 : il faut donc que ce soit au mois de février de cette année qu’il ait rempli la mission dont il fut chargé. Notre charte dit également que Leidrade fut envoyé pour réparer les torts qui avaient été commis du temps du père de l’empereur. D’autre part, on ne connaît pas d’autre commencement du règne de Louis le Pieux que le 28 janvier 814. Il faut donc, en signalant cette difficulté, conclure en faisant remarquer que la rédaction même de la date présente quelque obscurité (die lunis primo quodam menses febroarius) que la vue seule de l’original donnerait peut-être des chances de dissiper.

No 7. (B. N. cop. 283-5.) Ego Uboldus, presbiter, rogatus hoc dotalicium scripsi, datavi anno XX imperii domini nostri Ludovici imperatoris. 833 (?). Cet acte aurait été plus exactement daté de 833-834.

Nous avons réservé pour la fin le no 2, dont la date est ainsi conçue : (B. N. or. 1.) Octingentesimo tertio decimo anno ab incarnatione Domini, indictione octava, tertio anno imperii mei, primo anno Domini Stephani IIII pape. Cet acte, relatif à un monastère italien affilié à l’ordre de Cluny et perdu sans doute par lui de bonne heure, est manifestement apocryphe. Nous ne le connaissons que par une copie du xiie siècle et il a été vraisemblablement fabriqué, sinon à cette époque, du moins en un temps postérieur au ixe siècle. Mais nous n’avons à nous en occuper ici qu’au point de vue de la chronologie. La date offre cette difficulté que l’année de l’Incarnation ne peut se concilier avec les autres notes chronologiques. La troisième année de l’empire de Louis le Pieux, la première du pape Étienne IV, concourent avec l’an 816 ; mais l’indiction romaine de cette année est 9, au lieu de 8. L’année de l’Incarnation est 813 ; toutefois